L'envers des mots

Ecrire pour être lue

C’est une réflexion que je mène depuis que j’envisage de faire éditer mes textes (depuis le début, en réalité). Ecrire un roman pour le plaisir d’écrire, pour soi, cela n’implique pas les mêmes contraintes que d’écrire pour être lue. Et, dans l’idéal, il faudrait y penser avant de commencer à écrire, au risque de se casser les dents pendant les corrections si on change d’avis. On va voir ça dans la suite de l’article, c’est parti !

Le public cible

Si tu souhaites être lue, il faudra penser, dès le départ, à ton public cible. Ecrire pour de la jeunesse, du YA (young adult), du new adult ou de l’adulte ce n’est pas du tout pareil, que ce soit en termes de longueur du récit, de l’âge des personnages ou des thèmes abordés. Là-dessus, Nyx M. Cavalier a recommandé une vidéo (en anglais) qui explicite bien la question de la différence entre les différents publics cibles, et les contraintes s’y afférant.

La longueur du roman est particulièrement importante en jeunesse par exemple, qui est divisée en catégories selon l’âge (8-10, 10-12…) qui sont très différentes en termes d’attentes de longueur et de contenu. Si les détails t’intéressent, je te conseille d’aller voir directement sur les maisons d’édition jeunesse qui te font de l’œil, car les limites sont propres à chaque maison d’édition. C’est important de l’anticiper, car cela peut impliquer des corrections majeures (par exemple un roman de 100 ksecs avec des thématiques 8-10, il faudra pour qu’il soit éditable raccourcir de moitié ou changer les thématiques, ce qui est un travail assez lourd).

Dans une moindre mesure, penser à son public cible permet de choisir d’intégrer, ou non, certains types de scènes (violence, érotisme, sujets politiques…)

Le genre

Je vois de plus en plus d’auteurices qui tentent de mélanger les genres, de passer au-delà des stéréotypes et des codes de chaque genre pour écrire une littérature différente. Et j’ai envie de leur dire : c’est très bien, continuez comme ça ! Expérimentez, inventez, et surtout, amusez-vous.  Cependant, je vais être très honnête. Lorsqu’on est un primo-auteur, et que l’on souhaite être lu (en maison d’édition ou en auto-édition), le genre, c’est très important. Déjà, pour une raison toute bête : dans les librairies ou sur Amazon, il y a des catégories. On peut le regretter, mais c’est comme ça. Il faut donc que le livre puisse « se ranger quelque part ». Ensuite, les codes du genre, ce sont comme les tropes, ils ne sont pas là par hasard : ils permettent au lecteur d’être rassuré, de se dire « ça, je connais, je sais ce que je vais y trouver ». Si tu es une très bonne autrice et que tu arrives à les transcender, ça peut être un très beau succès ! Mais pour un premier roman, il y a de fortes chances pour que ce soit au mieux frustrant, au pire décevant. Il est donc à mon avis important, avant de commencer l’écriture d’un projet, de se demander dans quel genre il se place et se renseigner sur les codes correspondants.

La correction

Bon, je vous ai menti, tout n’est pas vraiment à réfléchir avant l’écriture. C’est même plutôt déconseillé de corriger pendant l’écriture (on écrit le premier jet, on corrigera après). Tout de même, c’est un paramètre à prendre en compte. Si tu n’écris pas pour être lue, la correction importe peur ; le plaisir réside souvent dans le premier jet, et la satisfaction de voir l’œuvre achevée. En cas de recherche d’un public, c’est une étape fondamentale, aussi importante que le premier jet, durant laquelle la forme et le fond seront revus pour former un ensemble cohérent et intéressant à lire. Cela prend du temps, et cela implique d’avoir du recul sur son manuscrit, pour pouvoir supprimer ou réécrire certaines scènes, même ses préférées (ce qui n’a pas de sens si on écrit pour soi). Petite exception concernant Plume d’argent ou d’autres plateformes d’écriture en ligne, sur lesquelles il y a un public mais rarement de correction à proprement parler, mis à part orthographique.

 

Je précise quand même, cet article ne donne que des informations à prendre en compte si l’on veut être lu, et a fortiori par le plus de monde possible. Je ne te demande à aucun moment de charcuter ton histoire, ou de la modeler pour la rendre attrayante aux yeux de je ne sais quel public. Oui la romance et l’urban-fantasy ça marche bien. Oui un roman de hard SF à la deuxième personne du singulier sera difficilement éditable en maison d’édition. Mais tu sais ce que personne ne lira ? Un roman écrit sans plaisir, lissé par la volonté de faire comme les autres, sans y apporter sa touche d’auteurice qui le rend magique.

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