L'envers des mots

L'envers des mots

Augmenter son rythme d’écriture

C’est parti pour un nouvel article ! Aujourd’hui, je voudrais te parler du rythme d’écriture, et de la façon dont on peut l’améliorer.

Je vais essayer de faire des articles structurés qui ne soient pas trop longs. Comme c’est le premier, n’hésite pas à me dire ce que tu en penses en commentaire.

Au programme : une astuce pour éviter le blocage, un moyen moderne et convivial pour se motiver et une technique perso pour hacker son cerveau et augmenter son volume d’écriture.

C’est parti !

Écrire régulièrement : pourquoi ?

 

Sur de nombreux blogs/ouvrages d’écriture, tu pourras lire qu’il est indispensable d’écrire régulièrement, voire quotidiennement. Si le côté péremptoire des conseils m’agace parfois, parce qu’on n’a pas tous l’énergie (mentale ou physique), le temps ou la possibilité d’écrire tous les jours, je comprends pourquoi ce conseil est donné, et j’aimerais t’expliquer pourquoi (je trouve que ça manque, les explications. On te balance des trucs et il faudrait juste les croire).

L’écriture, c’est un muscle, ça se travaille

 

Il n’y a pas de secret : plus on écrit, plus on écrit (bravo Sherlock). Ça t’est sans doute déjà arrivé, cette période où tu n’as pas écrit pour une raison X ou Y et que tu décides de t’y remettre. Et là, c’est le drame : tu cherches tes mots, tu peines à aligner une phrase, même si tes idées bouillonnent. Ton cerveau n’a pas vraiment oublié comment écrire (il fait ça depuis un sacré bout de temps) mais tu as perdu l’habitude de te mettre dans cet état de flow, où les mots coulent de source, où le temps passe à toute vitesse et le monde extérieur disparaît. Plus tu écriras régulièrement, plus il sera facile et rapide de te remettre dans cet état, et donc d’écrire rapidement et sans difficulté.

Loin des yeux, loin du cœur

 

Un autre aspect à prendre en compte est le fait que lorsqu’on n’a pas travaillé son texte depuis longtemps, on en perd un peu les détails. On ne se souvient plus vraiment de ce qui s’est passé dans la dernière scène, de là où on voulait aller en écrivant ce paragraphe ou cette phrase, de l’état d’esprit exact du personnage. La reprise est parfois frustrante, on a l’impression d’être à côté de la plaque et de ne pas vraiment rendre hommage au texte, ce qui peut décourager de continuer, entraînant une nouvelle pause… et c’est le cercle vicieux. Écrire régulièrement permet donc de garder cette énergie, cette motivation qui nous fait avancer.

Ne pas se relire pour éviter le blocage

 

C’est une technique que je conseille souvent à ceux qui ont du mal à se mettre dans le flow. Ils écrivent une phrase, se relisent, la trouvent nulle, l’effacent, en réécrivent une autre, se demandent pendant cinq minutes comment remplacer cette répétition… et au bout d’une heure, ils ont écrit un paragraphe et ressortent frustrés de la séance. Si tu es comme eux (et je suis comme eux), je te donne mon conseil : ne te relis JAMAIS. Oui, jamais, tu m’as bien lue. En tout cas, pas pendant le premier jet. À la limite, je relis ma dernière phrase quand je commence, pour savoir où j’en étais, mais pas plus. Et surtout, surtout pas pendant que j’écris (ni après, d’ailleurs). Je considère que le premier jet est fait pour avancer, coucher des mots sur cette satanée page Word, et que cela ne sert à rien de se torturer sur une phrase qui sera peut-être complètement supprimée à la correction. Au début, ce n’est pas facile, parce qu’on a envie de bien faire, mais je te promets que c’est hyper libérateur, et ça permet de garder l’élan créatif.

Le sprint, ou comment se motiver à plusieurs pour améliorer son efficacité

 

C’est une technique que j’ai découverte il y a peu et qui, sans mentir, a révolutionné ma vie d’autrice. En fait (et je pense que beaucoup se reconnaîtront là-dedans), j’avais beaucoup de mal à me concentrer. J’écrivais une phrase, puis je regardais mon téléphone, je faisais la vaisselle, je rangeais mes crayons, j’écrivais une phrase, j’allais sur Internet… Bref, ma productivité était vraiment terrible. Je suis alors tombée sur un discord qui organisait des sprints (il en existe plusieurs). Le principe : pendant un temps donné (souvent 15 minutes), tout le monde écrit en même temps, le plus vite possible. À la fin, on dit combien de mots on a écrits et on se félicite. Cela m’a énormément aidée parce que je savais que, pendant une durée très précise, je devais être concentrée au maximum et qu’après je pourrais faire une pause. En plus, en mettant en avant le côté « on écrit le plus possible », cela force à ne pas trop se relire, à ne pas trop prendre le temps d’hésiter sur la formulation de sa phrase… Le but est d’écrire, d’écrire, d’écrire. Et pour le premier jet, je pense que c’est vraiment la bonne démarche à adopter et un très bon moyen d’augmenter considérablement son rythme d’écriture.

Augmenter son objectif de mots en hackant son cerveau

 

Quand j’ai commencé à écrire, un des conseils que j’ai beaucoup lu était de se fixer un objectif de mots, journalier ou hebdomadaire, pour se pousser à écrire régulièrement. Cela a très bien marché avec moi, en association avec le logiciel d’écriture Scribbook, parce que je recherchais avidement ce petit message disant « vous avez accompli votre objectif du jour ». J’avais placé la barre à 300 mots, donc c’était raisonnable. Cependant, j’ai vite remarqué que, passé les 300 mots, ma motivation dégringolait. Mon cerveau estimait avoir atteint son objectif et ne mettait plus aucune énergie à continuer d’écrire, même si j’avais du temps devant moi. Comme je commence à me connaître, j’ai décidé de mettre en place une petite astuce : à chaque fois que j’atteignais mon objectif, je l’augmentais de 10 mots pour le jour suivant. C’était une toute petite augmentation, pour que ça reste atteignable et que je ne me décourage pas. Mais, au fil du temps, cela a porté ses fruits : j’arrivais à atteindre mon objectif sans difficulté, là où cela me semblait insurmontable auparavant.

J’ai lentement habitué mon cerveau à écrire davantage, et il s’est fait avoir comme un bleu. Je te conseille donc de commencer avec un tout petit objectif (ça peut être 100 mots par jour par exemple) et d’augmenter au fur et à mesure. Ajuste le « pas » d’augmentation en fonction de toi. Par exemple, si je n’atteignais pas mon objectif, je ne l’augmentais pas. Récemment, j’avais un objectif à 800 mots, mais cela faisait une semaine que j’en écrivais 1000 sans mal. Dans ce cas, inutile d’attendre, je l’ai augmenté à 1000 ! L’essentiel, c’est de s’écouter.

Vitesse d’écriture VS volume d’écriture

 

Tout ce que j’ai abordé jusqu’ici, ce sont des techniques pour augmenter le volume d’écriture, c’est-à-dire le nombre de mots que tu seras capable d’écrire en une journée. Ce dont je n’ai pas parlé, c’est la vitesse d’écriture. Certains, en 15 minutes, arriveront à écrire 250 mots (c’est ma moyenne basse), d’autres 500 mots. Ce point est plus difficile à améliorer, car il dépend de la vitesse à laquelle vos idées/pensées se transforment en phrases dans ta tête puis sur le clavier. Cela est finalement assez peu dépendant de la vitesse à laquelle tu tapes sur tes touches. Si tu reformules, hésites ou cherches un mot précis dans ta tête, cela va effectivement affecter cette vitesse. Ce que j’ai néanmoins constaté, c’est qu’à force de faire des sprints quotidiennement, j’ai largement augmenté ma capacité de concentration et lâché prise sur ce que j’écrivais. Ma vitesse d’écriture augmente (très) doucement, mais sûrement. Ce sera donc peut-être la dernière chose que tu verras progresser, mais aussi le signe que tu es sur la bonne voie !

En conclusion, je rappelle que ce ne sont que des conseils tirés de mon expérience personnelle d’écriture et de coaching, et pas des injonctions. Sens-toi libre de ne pas les suivre du tout, de les adapter ou de les suivre à la lettre. La bonne méthode est celle qui te convient, ni plus ni moins !